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Michel Fustier


CONTES DE LA CREATION DU MONDE.


(Mythes universels de la Création)


Dix-huit « récits de la création du monde » extraits des traditions sacrées de diverses civilisations. Pour obtenir le texte complet d’un conte, cliquez sur le titre. Vous obtiendrez une version html. En haut de la première page cliquez une seconde fois sur « téléchargez au format Word », vous obtiendrez une version Word… Pour comprendre l’intention de cette recherche, voir l’introduction ci-dessous.



1 - Les Apaches : Le gentil Créateur sur son petit nuage.

2 - Babylone : Marduk le terrible, maître des dieux et des hommes.

3 – Platon + Tchouang Tseu : Le géomètre et les bousilleurs.

4 - La Genèse : Adam et Eve. (Texte intégral, pour mémoire)

5 - Islam : La splendeur du trône d’Allah.

6 - Les Aztèques : Les dieux ont soif.

7 - Sumer : Enlil le bienveillant.

8 - La Gnose : Le démiurge pervers.

9 - Afrique : Les deux rivaux.

10 - Pays nordiques : Wotan le borgne.

11 - Bible +K.G. Jung : Les remords de Yahvé.

12 - Les Indiens zunis : Du fond des ténèbres.

13 - Australie : Les Héros Totémiques.

14 - Les Esquimaux : Le Père Corbeau.

15 - Empédocle : L’atelier d’Aphrodite.

16 - Les Grecs : D’Ouranos à Zeus.

17 - Egypte : Procès de Noun contre Rê.

18 - Guinée : L’Homme, la Mort et sa Fille.



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Michel Fustier, 4 rue de Chambfort, 69 100 Villeurbanne, 04 78 84 25 28.









INTRODUCTION


Le commencement du monde? Mais nous sommes tous très au courant de ce qui s’est passé, non? Le premier jour, le second jour… etc. Il n’y a qu’à regarder dans la Bible. Et puis l’homme tiré de l’argile, et puis la femme tirée de l’homme… Nous savons bien que c’est un récit mythique : mais peut-il y en avoir d’autres? Des variantes tout au plus!

En réalité, il y en a des quantités d’autres, dont certains ne sont pas sans relation avec le récit biblique, mais dont beaucoup sont à une infinie distance : récits africains, indiens, indo-européens, tibétains, chinois, australiens… Même les récits méditerranéens, qui se sont probablement influencés les uns les autres en raison de la proximité géographique, présentent de notables différences. Et comment ne pas comprendre en effet qu’un peuple de cultivateurs, par exemple, ne se représentera pas le commencement du monde de la même façon qu’un peuple de nomades prédateurs, ou qu’un peuple de pasteurs itinérants, ou qu’un peuple de chasseurs ou de pêcheurs, ou qu’un peuple de marchands… ?

Et naturellement aucun de ces mythes ne donne une explication technique ou même une description précise de l’origine des choses. Ils glissent pudiquement sur ce qui reste un mystère : « Dieu créa le monde en sept jours! » « Au commencement était le chaos, ou la mer primordiale. » « Au commencement était la mort. ». Ils sont au contraire tout entiers tournés, non vers ce qui s’est passé avant, mais vers ce qui s’est passé après et demeurent essentiellement un reflet de la façon dont chaque civilisation s’est progressivement mise à réfléchir sur elle-même. Et chacun de ces mythes a fondé une « religion », une relation avec un « sacré », qui expliquent et conditionnent le monde à sa façon.

Il y a des mythes qui sont marqués d’une très grande violence (les mythes nordiques par exemple, avec Wotan le borgne, ou les mythes mésopotamiens), des mythes qui encouragent l’autonomie de la créature (certains mythes indiens), des mythes d’une très grande tendresse (les mythes égyptiens avec Osiris, ou certains mythes australiens)… Le mythe de création définit dans une société des choses aussi variées que les relations avec les dieux, les rapports de l’homme et de la femme, les modèles de la virilité ou de la féminité, la conduite envers les enfants ou les parents, les prescriptions et les interdictions, l’obéissance ou la liberté, la propriété, l’emploi de la force, l’usage de la guerre, la loyauté ou la déloyauté… etc. Ils sont une sorte de catéchisme vivant.

Le mythe biblique, par exemple, porté par l’incroyable succès de la culture méditerranéenne  (la Mésopotamie, l’Egypte, la Grèce, Israël, Rome…) et du christianisme, a imposé entre autres, à côté d’innombrables préceptes éminemment civilisateurs, ses valeurs discutables d’absolu, de mystère, d’interdiction, d’obéissance, d’intolérance, de violence, de péché, de châtiment, de souffrance, de vengeance, de soumission de la femme. Si donc en Occident avait triomphé à la place du récit de la Bible tel mythe africain ou indien ou sumérien, le monde dans lequel nous vivrions aujourd’hui serait différent…

Cela seul vaut que nous fassions, pour élargir notre horizon, un petit tour du monde des récits de création : comme nous l’avons dit, ces récits, bien sûr, n’ont rien à voir avec quelconque une réalité objective (même le mythe du Big bang !), mais ils sont la description des représentations mentales des hommes, ces représentations mentales étant de toute façon tout ce qu’ils peuvent connaître du monde! Le texte de ces contes est parfois très proche d‘un texte originel ou original, quelles qu’en soient la date et la source, parfois il résume et stylise de longs poèmes, parfois il rassemble et fait à sa manière la synthèse théâtralisée de données éparses, parfois il improvise un petit drame autour d’une mythique idée-clé, rescapée de quelques fragments retrouvés dans les ruines… Mais est-ce que les poètes de chaque civilisation ne se sont pas ainsi emparés des mythes de leurs peuples pour en faire de libres épopées ? Nous avons eu l’idée d’en faire des contes : pourquoi pas? Nous ne sommes ni des ethnologues, ni des historiens, ni des linguistes. Notre seul souci a été d’extraire au hasard de l’immense foisonnement mythologique du monde quelques histoires savoureuses qui puissent intéresser les petits et les grands, et surtout élargir leur champ de conscience.