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Michel Fustier

CONTES DE LA CREATION DU MONDE.
(http://contescreation.free.fr )

4 - LA GENESE (TEXTE OFFICIEL) : ADAM ET EVE.


Au temps où Yahvé Dieu fit la terre et le ciel, il n'y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs n'avaient encore poussé, car Yahvé Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n'y avait pas d'homme pour cultiver le sol.
Toutefois, un flot montait de terre et arrosait toute la surface du sol.
Alors Yahvé Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint un être vivant.

Yahvé Dieu planta un jardin en Éden, à l'orient, et il y mit l'homme qu'il avait modelé. Yahvé Dieu fit pousser du sol toutes espèces d'arbres séduisants à voir et bons à manger, et l'arbre de vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Un fleuve sortait d'Éden pour arroser le jardin et de là il se divisait pour former quatre bras. Le premier s'appelle le Pishôn : il contourne tout le pays de Havila, où il y a l'or ; l'or de ce pays est pur et là se trouve le bdellium et la pierre de cornaline. Le deuxième fleuve s'appelle le Gihôn : il contourne tout le pays de Kush. Le troisième fleuve s'appelle le Tigre : il coule à l'orient d'Assur. Le quatrième fleuve est l'Euphrate.
Yahvé Dieu prit l'homme et l'établit dans le jardin d'Éden pour le cultiver et le garder.
Et Yahvé Dieu fit à l'homme ce commandement : « Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu ne mangeras pas, car, le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort. »

Yahvé Dieu dit : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Il faut que je lui fasse un compagnon qui lui soit assorti. » Ainsi Yahvé Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel, et il les amena à l'homme pour voir comment celui-ci les appellerait : chacun devait porter le nom que l'homme lui aurait donné.
L'homme donna des noms à tous les bestiaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes sauvages, mais, en ce qui le concernait, il ne trouva pas le compagnon qui lui fût assorti.
Alors Yahvé Dieu fit tomber une torpeur sur l'homme, qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place.
Puis, de la côte qu'il avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna une femme et l'amena à l'homme.
Alors celui-ci s'écria : « Pour le coup, c'est l'os de mes os et la chair de ma chair! Celle-ci sera appelée "femme" car elle fut tirée de l'homme, celle-ci! » C'est pourquoi l'homme quitte son père et mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair.
Or tous deux étaient nus, l'homme et sa femme, et ils n'avaient pas honte l'un devant l'autre.

Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait faits. Il dit à la femme : « C’est vrai que Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? »
La femme répondit au serpent : « Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. Mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin. Dieu a dit : Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas sous peine de mort. »
Le serpent répliqua à la femme: «Pas du tout! Vous ne mourrez pas! Mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal. »
La femme vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir et qu'il était, cet arbre, propre à acquérir le discernement.
Elle prit de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il en mangea.
Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus. Ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.

Ils entendirent le pas de Yahvé Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour, et l'homme et sa femme se cachèrent de devant Yahvé Dieu parmi les arbres du jardin.
Yahvé Dieu appela l'homme: « Où es-tu? » dit-il. « J'ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l'homme; j'ai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché. »
Il reprit: « Et qui t'a appris que tu étais nu? Tu as donc mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger! »
L'homme répondit : « C'est la femme que tu as mise auprès de moi qui m'a donné du fruit de l'arbre, et j'en ai mangé! » Yahvé Dieu dit à la femme: « Qu'as-tu fait là? » et alors la femme répondit : « C'est le serpent qui m'a séduite, et j'ai mangé. »

Alors Yahvé Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela, maudit sois-tu entre tous les bestiaux et toutes les bêtes sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la terre tous les jours de ta vie. Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Elle t'écrasera la tête et, toi, tu l'atteindras au talon. »
A la femme, il dit: « Je multiplierai les peines de tes grossesses, dans la peine tu enfanteras des fils. Ta convoitise te poussera vers ton mari et il dominera sur toi. »
A l'homme, il dit: « Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé le fruit de l'arbre que je t'avais interdit de manger, maudit soit le sol à cause de toi! A force de peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie. Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l'herbe des champs. A la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu'à ce que tu retournes au sol, puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise. »

L'homme appela sa femme « Eve », parce qu'elle fut la mère de tous les vivants. Yahvé, Dieu fit à l'homme et à sa femme des tuniques de peau et les en vêtit. Puis Yahvé Dieu dit : « Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous, pour connaître le bien et le mal! Qu'il n'étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l'arbre vie, n'en mange et ne vive pour toujours! » Yahvé Dieu le renvoya du jardin d'Éden pour cultiver le sol d'où il avait été tiré. Il bannit l'homme et il posta devant le jardin d'Éden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder l'arbre de vie.


Sources: Texte exact du second récit de la création dans la Genèse, traduction de la Bible de Jérusalem. Texte fondateur, s’il en est, mais texte terrifiant ! Beaucoup d’incertitudes et d’obscurités marquent ce récit, qui résulte probablement de la fusion de deux (ou plusieurs) versions antérieures, sans exclure non plus quelques ajouts postérieurs. Dieu n’y apparaît pas en tout cas comme l’être parfait de la théologie chrétienne. Il est obligé de s’y reprendre à plusieurs fois et le résultat final est moins que satisfaisant. D’ailleurs, contrairement à ce qu’il fait dans le premier récit de la création, il ne dit jamais, au cours de ses travaux : « Et Dieu vit que cela était bon. » Quelle que soit son origine réelle, ce récit fonde en tout cas le sentiment de culpabilité qui marque les religions du Livre. Il est aussi à la source du mépris et des oppressions dont la femme sera victime.

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